Immersion dans le mythique Open international d’Avoine

Farice HODECENT pour Route64

 Après une édition 2020 logiquement annulée en raison de la crise sanitaire, une des plus courues et anciennes compétitions estivales d’échecs est de retour ! Nous avons vécu le lancement du 35e open international d’échecs d’Avoine, qui a failli ne pas voir le jour face aux incertitudes et à la complexité de la situation…

Avoine is not mat, Avoine is coming back !

Jean-Louis Salvaing est un homme fatigué mais heureux. Le président du club Avoine Echecs et pilier intemporel de l’open international pouvait souffler, samedi, au moment de lancer la première ronde de la compétition. Celle-ci, en effet, a bien failli ne pas pouvoir se dérouler, en raison d’une situation sanitaire très évolutive, au moins autant que les décisions prises par les autorités… Pas facile de prévoir et d’organiser face à cela, il faut s’armer de grosses doses de détermination, de courage et de… patience, aussi ! « Une telle compétition qui s’étale sur dix jours, ça ne s’organise pas comme ça, au débotté… il faut un minimum anticiper. Nous avons retardé le plus possible le moment de prendre une décision, qui avait des conséquences, puisque, outre notre salarié permanent, nous embauchons du monde pour assurer le bon déroulement de l’open. On ne peut faire ça à la légère », racontent Jean-Louis Salvaing et la fidèle et indispensable secrétaire du club et de l’open, Isabelle Tabary, fidèle au poste depuis plus de dix ans. Comme beaucoup de bénévoles, elle est arrivée au club par son enfant, et puis elle est restée, y ayant trouvé comme une famille.

Jean-Louis Salvaing

& Isabelle Tabary

« En accord avec la mairie, qui nous soutient depuis la première édition de l’open, nous avons pris mi-mai la décision de lancer les inscriptions, faire homologuer le tournoi, et mettre en place toute l’organisation. Avec une grosse incertitude : quel serait alors le protocole sanitaire à appliquer ? Evidemment nous avons dû réduire la jauge de moitié par rapport à d’habitude, avec 150 places disponibles, qui très vite ont été prises d’assaut tant joueurs et joueuses avaient envie de jouer en présentiel, de toucher les pièces, faire face à un adversaire. Il y avait une liste d’attente de 40 inscrits, que nous avons pu débloquer par la suite, pour finalement dépasser les 200 participants », raconte le président Salvaing, à la fois avec bonhomie et humour. Voilà qui caractérise bien ce personnage emblématique ! Reste qu’il a fallu ensuite attendre le protocole sanitaire édicté par la Fédération Française des Echecs, qui n’est arrivé que le… 30 juin, soit 15 jours avant le début de la compétition ! « Dans un premier temps, outre masque, gestes barrières et autres mesures comme la désinfection des échiquiers et des pièces tous les jours, on nous demandait que les participants présentent un pass sanitaire… mais parallèlement un courrier de la Jeunesse et Sports de notre département d’Indre-et-Loire indiquait que nous n’étions pas autorisés à faire cela, sous peine d’une amende de 45.000 € et un an de prison ! Nous serions dans l’illégalité, quoi… ». Voilà qui ajoutait du stress supplémentaire, jusqu’à l’allocution présidentielle, puis ensuite quelques précisions ayant permis d’assurer la tenue de la 35e édition de cet open très réputé. Pas forcément par son haut niveau, même si nombre de MI et GMI y sont venus, sur invitation, mais surtout par sa formule originale qui a fait sa patte, forgé son empreinte. Car, outre les échecs, ce sont de multiples activités qui sont proposées tous les jours et tous les soirs, pour les participants et leurs amis, leur famille.