A GEM Grenoble, on aime les échecs et leurs multiples vertus !

Fabrice Hodecent pour Route64

Classée dans le top 10 des écoles de commerce françaises, GEM (Grenoble Ecole de Management) est depuis quelque temps atteinte de fièvre échiquéenne, grâce à quelques étudiants passionnés qui organisent leur premier tournoi officiel, ce samedi 2 avril. L’idée n’est pas de faire un one shot, mais d’ancrer durablement les échecs dans cette grande école, afin d’en utiliser toutes les vertus, mais aussi valoriser encore plus les diplômes délivrés. Un premier tournoi est organisé ce samedi 2 avril, et Route 64 en est le partenaire et sponsor.

Après les écoles d’ingénieurs, ce sont les écoles de commerce qui s’emparent des échecs. Sans généraliser non plus, puisque les exemples sont encore marginaux, on détecte ici et là un bel intérêt pour le « jeu des rois », dans des univers où ils étaient absents, car mal connus, peu considérés. A l’image de de Corentin Barczyk, porteur des échecs au sein de son école GEM, qui raconte ainsi son rapport avec les échecs : « Moi je jouais au foot, c’était pas du tout mon monde les échecs, je ne savais même pas qu’il existait des clubs pour y jouer. Dans mon imaginaire, je voyais en ce jeu loisir pratiqué par des seniors, un peu comme le Scrabble ! ».

Corentin Barczyk

Le propos a le mérite de la franchise, pour cet étudiant qui a découvert par hasard les échecs, durant l’été 2019, avec son beau-père. « En jouant un peu et en effectuant quelques recherches, j’ai été subjugué par la profondeur de ce jeu, ses combinaisons complexes et infinies, la multiplicité des calculs… Alors, fasciné, je m’y investis ». Une passion révélée qui l’incite à effectuer un vertueux prosélytisme, notamment dans les différentes écoles dans lesquelles il étudie, de sa classe prépa HEC à Stanislas Cannes, jusqu’à son entrée à GEM, des rangs de laquelle est, notamment, issu le viticulteur bordelais Mathieu Ternault, Maître FIDE (2355 elo en classique), et membre de l’équipe d’Agen, qui évolue en Top 16.

Une fois GEM intégré, Corentin Barczyk cherche des joueurs parmi les quelque 6000 étudiants que compte cette grande école à vocation internationale : « Sur le nombre il devait forcément y avoir des joueurs, et très vite on se retrouve à une cinquantaine sur Messenger à partager cette passion, jouer sur les plateformes et échanger, d’où l’idée de créer un club au sein même de notre école ». Initiative bienvenue et soutenue par la direction de GEM, aussi ces afficionados des échecs créent-ils un pôle échecs au sein d’une structure déjà existante : Enjeu. Avec Ronan Guillou, qui lui joue depuis l’âge de ses 5 ans, une dynamique est créée, les étudiants se retrouvent pour jouer, et entrent en contact avec l’Echiquier Grenoblois, présidé par Isabelle Billard, un des plus gros clubs français en terme d’effectifs. « Ils nous ont beaucoup aidé, conseillé, accompagné, encouragé, nous les jeunes qui pour la plupart avions découvert les échecs durant le confinement, via la série Netflix ou les plateformes de jeu en ligne, Lichess surtout, ainsi que par des influenceurs de Twitch comme Sardoche. C’est ainsi qu’est née l’idée d’organiser notre premier tournoi, au sein même de l’école, qui plus est agréé par la FFE, et ça c’est top ! L’Echiquier Grenoblois permet aux participants d’avoir leur licence B, oui, vraiment, on se sent super bien soutenus et encouragés par le monde officiel des échecs », raconte et commente le toujours enthousiaste Corentin, bel ambassadeur des échecs auprès de la jeunesse. Un projet qui a su également séduire Route 64, partenaire de cet open, offrant aux gagnants un abonnement d’un an, et aux meilleurs classés des exemplaires de notre revue, histoire de nourrir leur culture échiquéenne !

Bientôt des tournois sur le metaverse ?

Ainsi, après l’école d’ingénieurs lyonnaise ECAM, qui a intégré les échecs dans sa formation pour filles et garçons dont le niveau est supérieur à 2000 elo (nous avions à ce sujet publié un article dans notre n°3 : https://www.route64-lemag.fr/produit/numero-3-revue-route64/) désormais c’est une grande école de commerce qui s’intéresse de très près au jeu et à ses multiples vertus, que nous, déjà passionnés, connaissons tous, et d’ailleurs les échecs viennent d’être reconnus comme un sport à part entière par l’Etat, ce n’est pas anodin. Echecs beaucoup pratiqués dans les établissements scolaires, aux niveaux primaire et collège. Mais les ambitions de GEM ne s’arrête pas à l’organisation de ce premier tournoi, pour lequel d’ores et déjà plus de 100 participants sont inscrits : « Ce tournoi doit permettre de valoriser les échecs, mais aussi de les implanter durablement dans GEM, aussi bien pour leurs vertus que pour l’image qu’ils véhiculent. Par exemple, indiquer qu’on est joueur d’échecs sur un CV, c’est indéniablement un plus, nous sommes attractifs pour les entreprises, qui par centaines sont partenaires de notre école. Nous avons, oui, de belles ambitions, sachant que GEM est reliée à une centaine d’universités étrangères, et que tout est possible. Par exemple, nous avions effectué notre rentrée en mode metaverse, alors pourquoi pas imaginer des opens inter grandes écoles dans un monde virtuel, des parties disputées via nos avatars ?! ». On le voit, l’imagination est débordante, cette créativité est réjouissante pour encore plus séduire la jeunesse, en s’emparant de tous les univers où il est possible de jouer aux échecs, jeu universel et sans frontières qui ne peut que rapprocher les humains. Quelque 1500 ans que ça dure, et c’est infini, comme le nombre de combinaisons possibles aux échecs…

La fiche du tournoi organisé, le samedi 2 avril, par le pôle échecs de l’association Enjeu : http://echecs.asso.fr/FicheTournoi.aspx?Ref=55233