Les leçons du jeu d’échecs pour les organisations.

Jérôme Houdin pour Route64

Les écrits faisant le parallèle entre le jeu d’échecs et la conduite des organisations sont de plus en plus nombreux. Pourtant, beaucoup de ces analogies sont trop simplistes et le jeu d’échecs n’y est bien souvent qu’un prétexte, et ne nous semble par rendre suffisamment bien compte, de l’aide réelle et concrète que peut donner l’analyse des éléments fondamentaux du jeu d’échecs, pour le dirigeant et les organisations.

Leçon 1 : Changeons de regard et pensons comme un joueur d’échecs.

Les échecs appartiennent à la catégorie des « jeux à information complète », à la différence du poker, du scrabble ou du bridge par exemple. Pour le joueur d’échecs tout est sous ses yeux, aucune pièce, aucune carte, aucune lettre, aucune information n’est dissimulée ou portée à la connaissance de son seul adversaire. De ce fait, aucune intervention extérieure, aucun élément hors de sa responsabilité ne se produira jamais. Tout est là, il suffit de regarder.

Le joueur d’échecs ne peut se comporter en « manager-parieur », attendant la solution à son problème, d’un retournement de conjoncture, d’un événement international, d’une avancée technologique, d’un bouleversement législatif, etc.

Si, au lieu de regarder une situation managériale ou organisationnelle, avec le regard du manager-parieur, nous le faisions avec les yeux d’un Grand Maître d’échecs, cela rompt toute attache avec la pensée magique que la solution à notre problème viendra de l’extérieur, qu’il suffit d’attendre, de tenir le coup et que tout à l’heure, demain, dans un an, une modification du paysage viendra nous donner raison et nous sauver la mise.

  • Penser comme un joueur d’échecs oblige à penser ici et maintenant.
  • Penser comme un joueur d’échecs oblige à ne compter que sur ses propres ressources.
  • Penser comme un joueur d’échecs oblige à se concentrer « sur la position », la situation et en explorer toutes les options, les opportunités, à mobiliser sa volonté, à chercher « le bon coup » et bien souvent cet effort paie.

C’est parce qu’il ne faut rien attendre de l’extérieur, que le joueur d’échecs cherche à l’intérieur, la solution. En cela, le jeu d’échecs est une formidable école de la décision, de la volonté, de la responsabilité, de la confiance en soi.

  • Penser comme un joueur d’échecs permet à une organisation d’être plus résolue, plus responsable, plus active, plus confiante.
  • Penser comme un joueur d’échecs, fait que votre organisation ne s’en remet pas au destin, mais invente son destin.
  • Penser comme un joueur d’échecs offre l’opportunité aux organisations d’explorer véritablement tous les possibles, de manière dynamique et proactive, avant de faire le pari de l’erreur de l’autre ou du hasard salvateur, si rien d’autre n’apparaît possible.